La vengeance et le chrétien
Dans cette partie 6 du séminaire sur l'offense nous allons aborder la question de la vengeance
Qu’est-ce que la vengeance ?
La vengeance, c’est la volonté de faire payer en retour à celui ou celle qui nous a fait du mal. Le lui faire payer par des actes de vengeance, des attitudes, des comportements, des paroles, des omissions volontaires (ne plus le saluer, ne plus lui souhaiter son anniversaire, ne plus lui rendre de services…) La vengeance est donc une forme de règlement de compte !
La logique de la vengeance est la suivante : puisqu’il ou elle m’a fait du mal, il est normal et juste que je le ou la fasse souffrir en retour ! On va donc souhaiter du mal ou causer du mal à cette personne d’une manière ou d’une autre. Le malheur causé à l’autre sera alors notre revanche, notre jouissance compensatrice ! « Bien fait pour lui, je suis content(e) ! » Le dictionnaire Wiki dit que la vengeance c’est la « peine causée à l’offenseur pour la satisfaction personnelle de l’offensé ! » Certains poussent même la jouissance en disant que « la vengeance est un plat qui se mange froid » c’est-à-dire qu’il ne faut pas se presser et réagir à chaud mais bien calculer son coup pour qu’elle fasse le plus mal possible !
Que dit la Parole de Dieu, la Bible à propos de la vengeance ?
"Ne rendez à personne le mal pour le mal." Romains 12 : 17 FC
"Très chers amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car l'Écriture déclare : « C'est moi qui tirerai vengeance, c'est moi qui paierai de retour », dit le Seigneur." Romains 12 :19 FC
"Ne dis pas: «Je rendrai le mal.» Compte sur l'Eternel, et il te sauvera.» Proverbes 20:22 S21
La vengeance n’est donc pas un plat chaud ou froid qui doit faire partie du menu d’un chrétien ! Il nous faut donc, si on veut plaire à Dieu, renoncer à la jouissance de voir l’autre souffrir en retour !
On l’a vu avec Joseph et ses frères : Joseph aurait eu l’occasion de se venger mais il ne l’a pas fait. David aurait eu l’occasion de se venger de Saül à la caverne d’Adulam (Cf. 1 Samuel 24 : 5) au désert de Zif (Cf. 1 Samuel 26 :7) mais il ne l’a pas fait ! Ni David, ni Joseph n’ont cherché à régler leurs comptes ils ont plutôt cherché à rester justes aux yeux de Dieu.
Est-ce juste de ne rien faire payer à ceux qui nous ont offensés ?
Sachez d’abord que tout être humain qui a une dette envers la justice de Dieu et qui n’aura pas imploré son pardon devra un jour payer sa dette. Dieu dans Romains 12 : 19 déclare : C'est moi qui tirerai vengeance, c'est moi qui paierai de retour. C’est aussi ce que déclare Hébreux 10 : 30 : A moi la vengeance, à moi la rétribution ! SG
Mais attention ! Cette vengeance, Dieu l’exercera non pour assouvir ta jouissance vengeresse mais pour rétablir la justice là où elle a été bafouée. Ce sera donc une vengeance et rétribution sainte et juste !
Le Nouveau Testament nous enseigne donc qu’il ne nous revient pas à nous de faire payer aux autres le mal qu’ils ont fait car on le ferait d’une manière pécheresse. La rétribution du mal est une prérogative qui appartient à Dieu seul. Jacques 4 : 12 déclare : Dieu seul est législateur et juge ; il peut à la fois sauver et faire périr. Mais toi, pour qui te prends-tu donc pour juger ton prochain ? FC
Romains 13 déclare aussi que Dieu a délégué ce pouvoir à certaines autorités qu’il a instituées : Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu... Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n'est pas en vain qu'il porte l'épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. (v. 1, 4) SG
Laisse donc à Dieu le soin de punir le mal car ce rôle ne t’a pas été donné par Dieu.
Dieu fera t’il grâce à mon ennemi s’il se repent ?
Comme nous l’avons médité dans Matthieu 18 (Partie 4) Dieu, le Roi, fera grâce à quiconque qui a une dette envers lui se repent et implore son pardon.
Donc, oui ! Il est possible pour ton ennemi d’être gracié par Dieu tout comme toi l’as été, et ce même si la justice des hommes le condamne.
Mais rappelle-toi de ceci : quand ton ennemi est gracié, toi tu n’es pas floué car le tort commis envers toi a été bel et bien pris en compte : il a reçu sa juste punition ! Comment ça ? Jésus a payé le prix que méritait le crime dont tu as souffert. Le mal qui t’a été infligé a donc été puni mais c’est Jésus qui a accepté de prendre les coups que méritait ton ennemi.
Oserais-tu reprocher à Jésus de l’avoir fait ? N’a-t-il pas agi de la même façon pour toi ? Verrais-tu d’un mauvais œil que Dieu puisse être bon à ce point ?
Poser des conditions à notre pardon est-ce acceptable ?
Je ferais grâce à mon ennemi à une seule condition : « J’exige qu’il ou elle vienne se mettre à genoux devant moi pour me demander pardon et reconnaître qu’il ou elle a eu tort ! Je ne suis pas gourmand(e) ! Je demande juste ça ! »
Ton « Juste ça », si je comprends bien, est la seule revanche que tu réclames, la seule jouissance que tu exiges : voir ton ennemi s’humilier à tes pieds ! Mais sache que cela est aussi et encore une forme de vengeance. Or Dieu te demande de libérer ton ennemi de sa dette sans rien exiger en retour.
En tant que chrétien peut-on se réjouir du malheur de notre ennemi ?
"Ne te réjouis pas de la chute de ton ennemi, Et que ton cœur ne soit pas dans l'allégresse quand il chancelle, De peur que l'Éternel ne le voie, que cela ne lui déplaise, et qu'il ne détourne de lui sa colère." Proverbes 27 :17-18
Dieu ne t’autorise à aucune jouissance compensatrice ! Prendre plaisir à voir ton ennemi payer pour le mal qu’il t’a fait est quelque chose de pervers, de malsain. T’es-tu réjoui de voir ton ennemi se casser la figure ? As-tu sauté de joie quand tu l’as vu succomber dans le malheur ? Rappelle-toi que le Seigneur voit cela d’un mauvais œil !
La vengeance est quelque chose de destructeur. C’est une façon méchante de répondre à l’offense qu’on a subie. Voici plutôt comment Dieu aimerait qu’on réponde : "Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne-lui à boire ; car, en agissant ainsi, ce sera comme si tu amassais des charbons ardents sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal. Sois au contraire vainqueur du mal par le bien." Romains 12 : 20-21 FC
Dieu nous appelle à répondre à la haine par l’amour, au mal par le bien, à l’offense par le pardon car en agissant ainsi, c’est comme si le contraste entre la méchanceté de l’autre et notre gentillesse à nous va réchauffer et réveiller sa conscience engourdie et l’amener à réaliser son péché et à le regretter.