La meilleure part
Jésus défend Marie critiquée pour avoir choisi "la meilleure part"
Jésus est à Béthanie chez ses amis Lazare, Marthe et Marie. Alors que Marthe est au four et au moulin pour recevoir comme il se doit Jésus et ses disciples, Marie, elle, se trouve aux pieds de Jésus pour l’écouter ce qui a pour don d’agacer passablement Marthe. Elle s’en plaint à Jésus lui-même. Son argument tient la route. On comprend sa frustration. Pourtant la réponse du Seigneur est étonnante : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses ; il n'y en a qu'une seule qui soit vraiment nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, et personne ne la lui enlèvera. » (Luc 10 : 41-42)
Jésus défend encore Marie critiquée pour sa générosité indécente
Dans Marc 14, Jésus est encore à Béthanie mais cette fois dans la maison de Simon, le lépreux. Une femme dont le nom n’est pas mentionné surgit. Je pense qu’il s’agit de son amie Marie selon Jean 12 : 3. Elle va verser sur la tête de Jésus un parfum très coûteux. Celui-ci doit représenter les économies de toute sa vie. Une fois de plus, son attitude n’est pas comprise par les personnes présentes. On lui fait des reproches. N’est-ce pas indécent de rentrer ainsi sans se faire annoncer et de manifester à un homme, qui plus est un rabbin son admiration ? Et puis Quel gâchis ! On aurait pu vendre ce parfum et donner l’argent aux pauvres ! Mais une fois de plus Jésus va prendre son parti et même la défendre devant ceux qui la critiquent. « Laissez la tranquille ! Pourquoi lui faites-vous de la peine ? Ce qu’elle vient d’accomplir pour moi est une belle action. »
Serviteur mais avant tout adorateur
Quels enseignements tirer de ces deux épisodes ?
Parfois, on est tellement occupé à « servir le Seigneur », dans l’urgence, qu’on ne prend même plus le temps de s’arrêter et de vivre un temps de communion avec lui. Un temps d’écoute mais aussi d’adoration. Jésus aspire à entrer dans notre intimité : « Voici : je me tiens devant la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je dînerai avec lui et lui avec moi. » (Apocalypse 3 : 20). Jésus ne veut pas que nous soyons justes des serviteurs mais des amoureux de sa présence. David était un adorateur tout roi et guerrier qu’il était. Il aimait Dieu d’une façon extravagante. « J'ai présenté à l'Eternel un seul souhait, mais qui me tient vraiment à cœur : je voudrais habiter dans la maison de l'Eternel tous les jours de ma vie afin d'admirer l'Eternel dans sa beauté, et de chercher à le connaître dans sa demeure » (Psaumes 27 : 4) Ce temps n’est jamais perdu. Des choses se mettent en place sans que nous en ayons même conscience. Marie ne savait pas qu’elle embaumait ainsi le corps de Jésus pour son enterrement et qu’elle deviendrait un exemple pour toutes les générations de chrétiens à venir.
Ce qui compte c'est l'approbation de Dieu
Il se peut que, dans notre marche avec Dieu, nous soyons incompris même des chrétiens qui nous entourent. On peut nous traiter de « fous » ou d’irresponsables parce que nous cherchons avant tout le Royaume de Dieu et sa justice. Je pense par exemple au fait de soutenir généreusement l’œuvre de Dieu comme cette pauvre veuve dont Jésus a fait l’éloge : « Elle a donné tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. » (Marc 12 : 44) L’important, n’est-ce pas d’avoir l’approbation de Dieu et d’entendre un jour le Seigneur nous dire « tu as fait ce que tu pouvais » (Cf. Marc 14 : 8), « bon et fidèle serviteur… entre dans la joie de ton maître. » (Matthieu 25 : 23).
Discerner les priorités
Il y a des rendez-vous à ne pas rater. Parfois, il faut mettre de côté nos programmes et objectifs qui sont très bons en soi pour une cause plus noble. Je pense à ma fille Laetitia qui est venue à Paris, de Roumanie pour quelques jours afin de présenter son organisation humanitaire qui lutte contre le trafic sexuel. Sa grand-mère qui va sur ses 90 ans lui propose de l’accompagner le lendemain à son église. Laetitia hésite. Elle a une autre proposition qui pourrait lui « rapporter » davantage. Voici ce que je lui ai écrit : « Tu auras toujours des ‘pauvres’ à t’occuper mais tu n’auras pas toujours ta grand-mère. Pas de regret… » Maman a eu tellement de joie et de fierté de présenter sa petite fille à sa congrégation. C’était une occasion unique qui ne se serait probablement jamais reproduit.
Quelle est « la meilleure part » qui vous est réservée aujourd’hui ?