
LA LASSITUDE SPIRITUELLE
Ne mange pas trop de miel
Lorsque j’ai étudié la Bible et la théologie pendant quatre ans, à plein temps, j’ai expérimenté un sentiment troublant : celui de la lassitude. Non pas dans le sens d’abattement mais plutôt d’une perte d’intérêt pour les choses que l’on appréciait et ce, pour cause de « surconsommation ». C’est comme si j’avais mangé trop de miel ou de foie gras et que j’en faisais une indigestion. Je ne me délectais plus de ces mets succulents.
« Si tu trouves du miel, n'en mange pas trop ! Tu risquerais d'être saturé et de le vomir. » (Proverbes 25 : 16)
L'habitude nous joue des tours
C’est pourquoi, je me bats pour protéger ma piété de la pollution de la lassitude qui joue bien des tours et qui tue l’amour : je désire ménager la passion. Si cette lassitude me touche, je m’active à ce qu’elle ne reste pas une impasse mais qu’elle devienne un passage, une occasion de découvrir des chemins nouveaux.
Oser le changement dans la lecture de la Bible
Dans mes lectures bibliques, je ne veux pas ressembler à ce pourceau à qui on donne des perles et qui n’en fait pas cas mais les piétine en retour (Cf. Matthieu 7 : 6). Je ne veux pas que les versets qui ont bouleversé ma vie, glissent désormais sur mon cœur et ne m’émerveillent plus.
Pour cela, j’essaie de ne pas relire trop souvent les mêmes passages mais de partir à la découverte de nouveaux « territoires », comme ces pages de ma Bible qui sont encore collées parce qu’elles ne sont jamais feuilletées. Explorer la Parole de Dieu dans de nouvelles versions est aussi source de fraîcheur. Dans l’application YouVersion vous en trouverez plusieurs. Personnellement, après avoir grandi avec la Bible Second, j’ai découvert la version « Le Semeur » qui m’aide à mieux comprendre certains passages.
Oser le changement dans la louange
Dans la louange, je me surprends d’être lassée quand j’écoute en boucle la même playlist. Alors je « jeûne » de ces chants pendant un temps avant de les retrouver comme tout à nouveau. Entre temps, je me mets en recherche de nouvelles créations. Vous avez certainement des artistes chrétiens qui vous inspirent. Pouvez-vous nous partager en commentaire leurs noms, nous donner des liens pour que nous puissions « agrandir l’espace de notre tente » et être bénis également ?
Oser le changement dans la prière
Concernant ma vie de prière, je refuse de tomber dans l’écueil du « rabâchage » pour reprendre l’expression de Jésus dans Matthieu 6 : 7. « Dans vos prières, ne rabâchez pas des tas de paroles, à la manière des païens ; ils s'imaginent qu'à force de paroles Dieu les entendra. » Je ne veux pas que mes prières deviennent des récitations monotones. Quand je prie le « Notre Père », je ne le fais comme si c’était une formule magique ou une mantra qui m’apporterait protection et bénédiction. J’essaie de me poser sur chaque verset et de me les approprier. Comme une enfant, je peux parler à mon papa avec des paroles simples et spontanées. Je valorise aussi les prières que l’Histoire de l’Eglise nous a laisséees. Ou encore je reste en silence devant Dieu et dans l’écoute.
Oser le changement dans ma façon de présenter l'évangile
De même quand je partage l’évangile, je veux continuer de vibrer, sans feinter et ne pas débiter mon boniment, tel un camelot qui cherche à vendre sa marchandise. Alors, je tends à parler peu mais à propos.
Prière
Seigneur, garde-moi de la lassitude qui peut endommager ma relation d’amour avec toi et neutraliser la puissance de mon témoignage.
Montre-moi comment entretenir la flamme de la passion pour que ton fruit soit toujours « doux à mon palais » (Cf. Cantiques des Cantiques 2 : 3).
Merci pour ton Esprit qui habite en moi.