La plume de Cathy

Faut-il déranger le maître?

Jésus accueille

A quelques reprises, on voit dans les Evangiles que des personnes bien intentionnées cherchent à « protéger » Jésus, comme le feraient des gardes du corps ou bien à économiser ses dérangements. Mais Jésus reste dans l’accueil :

Une fois, des gens lui ont amené des petits enfants afin qu'il pose les mains sur eux et prie pour eux. Mais « les disciples leur firent des reproches. Jésus dit : Laissez les petits enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. » (Matthieu 13 : 15)

Une autre fois, lorsque la fille de Jaïrus est décédée, des personnes vinrent trouver son père pour lui dire : « Ta fille est morte. Pourquoi déranger encore le maître ? » (Marc 5 : 35) Jésus n’a pas rebroussé chemin : il s’est rendu chez le chef de la synagogue et a ressuscité l’enfant.

Restons à notre place

Nous-mêmes, n’estimons-nous pas, parfois, que certaines situations, que certaines personnes ne valent pas la peine que le Seigneur « se déplace » ?

Je suis étonnée quand je vois des chrétiens s’arroger le droit de faire le tri sur les personnes susceptibles d’être aidées : Je pense à cette jeune fille orpheline qui est venue demander la bénédiction de l’église pour son bébé, né hors mariage. On lui a claqué la porte au nez : « C’est de la mauvaise graine ! »

Ne préjugeons pas

Laetitia, notre fille, consacre sa vie, depuis plus de dix ans d’années, à aller chercher les brebis perdues sur les trottoirs de Bucarest pour offrir à des femmes en situation de prostitution, l’opportunité de changer de cap. Pour aller de l’avant dans sa vision, elle a dû endurer maintes critiques et les pires venant des chrétiens bienpensants : « C’est du temps perdu ! » « Trop dangereux ! » « Pas assez de résultats ! » « Beaucoup d’argent pour pas grand-chose ! »

Dans un autre domaine, je me rappelle qu’il y a quelques années, le pays de France, lui-même, n’était pas considéré comme une terre de mission « rentable » pour que des évangélistes de renom s’y déplacent ou que des missions y soutiennent des ouvriers. « Pourquoi dépêcher ou soutenir des missionnaires pour si peu de fruits ? »

 Le berger de la brebis perdue

Dans l’évangile, il nous est présenté un berger - avec lequel Jésus s’identifie - qui n’hésite pas à « se déranger », malgré les dangers, la fatigue, l’investissement à fournir, pour aller chercher et trouver la brebis perdue. « Si l'un de vous possède cent brebis, et que l'une d'elles vienne à se perdre, n'abandonnera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au pâturage pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée ? » (Luc 15 : 4)

Laetitia, pour « défendre son appel », aime à raconter cette anecdote : À la marée basse, un homme se penche pour remettre à l’eau des étoiles de mer qui ont échoué sur la plage et qui risquent de mourir dans les heures qui suivent. Un enfant, étonné lui dit : « Il doit y en avoir des milliers, vous ne pouvez pas toutes les sauver. Vous ne pouvez rien changer à ce phénomène ! » Et l’homme de répondre : « Tu as peut-être raison, mais pour celles-là, ça change tout ! »

Un encouragement pour aujourd’hui

Quelle que soit votre besoin, vous pouvez « déranger le Maitre » ! Car vous êtes son « étoile » qu’il désire rejeter à la mer de son amour.

Et vous qui œuvrez pour le Seigneur, ne vous découragez pas si vous pêchez à la ligne et pas encore au filet. Dieu a son propre système de valeur. Rappelez-vous que, pour une brebis retrouvée, « ça change tout » !