Comment les chrétiens devraient-ils réagir face à la crise écologique ?
Les chrétiens absents de la scène écologique ou presque
Pendant longtemps, les chrétiens ont été absents de la scène en matière de protection de la planète, prétextant qu’ils étaient appelés à des combats plus importants comme l’évangélisation du monde et le salut éternel de ses habitants. Et ce d’autant plus que ces catastrophes naturelles sont annoncées dans la Bible (cf. Apocalypse) et « doivent arriver » tôt ou tard (cf. Matthieu 24 : 6) ! Il est vrai qu’avec la Chute, le mal a fait son apparition et a entrainé un disfonctionnement dans la création. Aujourd’hui la nature souffre et aspire à son rétablissement, « aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre » (cf. Romains 8 : 20-23). Cette perspective justifie-t-elle pour autant que nous restions les bras croisés ?
Que penser de cette passivité face à la crise écologique ?
- La logique que je viens de mentionner ne tient pas la route : Ce n’est pas parce qu’un jour je vais mourir que je ne vais pas prendre soin de mon corps ! Vous comprenez la comparaison ?
- Cette attitude rend un témoignage lamentable auprès de la communauté écolo.
- La nature est une prédication en elle-même de l’existence de Dieu, de sa grandeur, de sa beauté, de sa bonté. Mais si celle-ci est endommagée, qu’en restera-t-il ? « Tous les cieux proclament combien Dieu est glorieux » (Psaumes 19 : 1) de même que tout ce que Dieu a crée sur cette terre (Psaumes 104).
- Il s’agit d’une désobéissance flagrante au commandement divin. Dieu a confié aux êtres humains la responsabilité de prendre soin de la Création en les établissant comme jardiniers de la terre (Genèse 2 : 15). « Si je tiens à avoir une saine relation avec Dieu, je dois manifester le même respect qu’il a lui-même pour sa création. » écrit le célèbre théologien et philosophe évangélique, Francis Schaeffer.
- Petite précision : Quand Dieu demande à Adam et Eve « d’assujettir la terre » (Genèse 1 : 28), cela ne veut pas dire de la détruire !
Le mandat divin bafoué
Dieu règne sur l’univers entier et soutient sa création (monde végétal, animal…) par sa providence « Le pays que vous allez posséder est un pays de montagnes et de vallées, et qui boit les eaux de la pluie du ciel; c'est un pays dont l'Éternel, ton Dieu, prend soin. » (Deutéronome 11 : 11) « Regardez les oiseaux du ciel : …Votre Père céleste les nourrit. » (Matthieu 6 : 26)
Et l’être humain fait à l’image de Dieu est appelé à être sur la Terre son représentant, son gestionnaire. Il ait de nous ses « collaborateurs » (c’est- à dire des personnes qui travaillent avec lui). Nous sommes appelés à remplir cette tâche avec sa force, sa sagesse et selon ses principes. Il y a 150 ans environ, les terriens ont fait de très mauvais choix lors de « la révolution industrielle » et leurs conséquences se sont révélées désastreuses au niveau de la planète. « Ils ont semé le vent, ils moissonneront la tempête : Blé sans épi ne produira pas de farine. » (Osée 8 : 7). Arrêtons d’accuser Dieu de tous les malheurs du monde. « L'Eternel est en procès avec les habitants de ce pays : « La vérité a disparu dans le pays, il n'y a plus d'amour on n'y connaît pas Dieu. … C'est pourquoi le pays passera par le deuil, et tous ses habitants dépériront, jusqu'aux bêtes sauvages et aux oiseaux du ciel ; les poissons de la mer disparaîtront aussi. » (Osée 4 : 1, 3)
Alors que faire, quelles actions entreprendre à mon niveau ?
Association A Rocha
Peter Harris, le fondateur de l’association chrétienne internationale A Rocha qui œuvre pour la protection de l’environnement écrit dans son livre Foi d’écolo : « Les Eglises… n’ont pas l’habitude d’encourager leurs membres à reconsidérer leur mode de vie dans ce monde à la lumière des directives bibliques. C’est pourquoi, tant que les croyants ne seront pas capables de démontrer d’une façon pratique en quoi les valeurs chrétiennes peuvent inspirer un comportement sensé qui respecte la nature, ils n’auront pas grand-chose à dire. »
Changer le cours de choses : des actions concrètes
Dans sa grâce, Dieu nous offre la possibilité de changer le cours des choses. Car sa volonté, c’est de « guérir notre pays » ! Aujourd’hui, l’Eglise en tant que communauté ou les chrétiens individuellement peuvent :
- Prier : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel. » (Matthieu 6 : 10)
- Se repentir : « Si… mon peuple qui est appelé de mon nom s’humilie, prie et recherche ma grâce, s’il se détourne de sa mauvaise conduite, moi, je l’écouterai du ciel, je lui pardonnerai ses péchés et je guérirai son pays. » (2 Chroniques 7 : 14)
- Décider d’adopter les lois du Royaume : l’amour de l’autre, le respect, la sobriété, le partage… Habitants d’occident, sommes-nous conscients que la richesse dont nous jouissons s’est acquise aux détriments d’autres pays qui ne cessent de s’appauvrir ?
- Enseigner ces lois à nos enfants tout en les mettant en pratique dans la vie quotidienne. Il nous faudra peut-être changer certaines de nos attitudes et de nos habitudes : éviter le gaspillage spécialement avec l’utilisation de l’eau, manger moins de viande, faire du covoiturage ou du vélo, acheter davantage en « seconde main »… A chacun de voir pour lui-même et sa famille sans tomber dans le jugement du voisin qui, lui, fait peut-être « moins » !!!
- Mettre sur pied des projets ou participer physiquement ou financièrement à d’autres. Notre association S’père a soutenu par exemple un projet de reboisement au Burkina Faso extrêmement intéressant.
Les chrétiens devraient être les premiers "activistes"
Les chrétiens devraient être les premiers « activistes » en ce qui concerne la sauvegarde de la planète ! Ainsi nous ferons honneur à notre Créateur et Sauveur et répandrons la « bonne odeur » de Christ autour de nous et aux yeux du monde.